À la guerre comme à la guerre
Écrire ! mais écrire quoi au juste ?
Sur cette question je me laisse porter par le flot de mes pensées...
Stylo à la main, mon regard le croise une autre fois encore. Le même mot : écrire, aussi expressif qu’il puisse être, lisiblement écrit, en majuscule, sur la première de couverture d’un livre paru aux Éditions Gallimard et signé au nom de Marguerite Duras.
À ce moment, ma perception sur mon écrit ne dépasse toujours pas ce que j’ai retenu sur la personne de Marguerite Duras d'après la note de présentation sur la quatrième de couverture de son ouvrage : que les deux, l’auteur et mon écrit, exigent le silence et la solitude pour se manifester au monde.
Seul, le stylo toujours à la main, je commence à parvenir à une réponse satisfaisante pour mon interrogation. Je me mets alors à retranscrire cet extrait du livre sur mon cahier :
“ Écrire c'est tenter de savoir ce qu'on écrirait si on écrivait - on ne le sait qu'après - avant, c'est la question la plus dangereuse que l'on puisse se poser. Mais c'est la plus courante aussi. ”
Si on considère les livres des butins de guerre, l’écriture c’est La guerre. La seule guerre qui mérite d'être menée - celle contre l’indolence de l’esprit et du moral. Et comme toute guerre, une fois déclarée, il n’est plus question de succomber. Pour cela, me voilà, me forcer à dévoiler ma pensée, à l'encontre de ma nature qui refuse toute astreinte.
Qui dit écrire, dit aussi lire. Mais encore une fois, lire quoi au juste ?
Dans la même analogie de guerre, lire c’est s'armer. Plus on est armé, plus on est prêt à confronter l'ennemi. Et s'il y a bien une chose qu'il ne faut pas faire, c'est de se contenter d'une épée dans une fusillade.
… Et me voilà au bout de mes mots, mais toujours pas de mes pensées. C’est frustrant de ne pas pouvoir tout couvrir dans une page; de la même façon qu’un seul livre, aussi volumineux soit-il, ne peut pas tout contenir.
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